Milka contre Milka
Milka Budimir, couturière installée dans la Drôme, veut faire valoir son "droit à la personnalité" - France 3
Une petite couturière de la Drôme, d'origine Croate, contre le géant agro-alimentaire américain Kraft Foods
Le 31 janvier, le tribunal de Nanterre doit examiner une affaire opposant le géant américain de l'agro-alimentaire Kraft Foods, propriétaire de la marque de chocolat Milka, à une couturière prénommée Milka et possédant un site internet à son nom. Une nouvelle version de David contre Goliath ou de la fable du pot de terre contre le pot de fer.
Milka Budimir, originaire de l'ex-Yougoslavie, est couturière depuis une vingtaine d'année, dans la Drôme. A 58 ans, cette mère de famille est à la tête de deux petites boutiques de quartier baptisés "Milka Couture". Elle retouche, dessine, fabrique et commercialise sous son prénom des vêtements féminins. A Noël 2001, ses enfants, pour lui faire plaisir, ont eu l'idée de créer un site internet afin d'élargir sa clientèle. Cette dernière avait donc reçu en cadeau le site "milka.fr" pour faire la promotion de ses deux boutiques de Valence et de Bourg-lès-Valence sur le web. Mais l'adresse du site n'a pas été du goût de la multinationale agro-alimentaire Kraft Foods, propriétaire de la marque de chocolat à la vache bleue.... Ainsi, en 2002, Kraft Foods a entamé une procédure pour récupérer le nom de domaine milka.fr. La firma a porté plainte contre la couturière. Kraft Foods estime que "Milka" est une marque protégée et que la couturière porte ainsi atteinte à l'image de la marque. Il a donc été demandé à Mme Budimir de fermer son site internet. Or selon l'avocat de la couturière, l'adresse électronique "milka.fr" n'était pas déposée avant la plainte de Kraft Foods. Selon lui, "il n'y a donc pas fraude". Les propositions d'accord à l'amiable ont échoué...
Dans l'affaire qui l'oppose au géant américain, Milka Budimir estime qu'il y a abus de procédure. Elle a donc décidé de contre-attaquer pour faire valoir son droit à la personnalité. Elle trouve aujourd'hui dénigrant de voir son prénom tatoué sur la vache mauve emblématique. En conséquence, elle a décidé de réclamer des dommages et intérêts. Aujourd'hui, la petite couturière de la Drôme, qui n'a pas conscience d'être devenue un symbole, croule sous les messages de soutien...
FR3 méditerranée