TORONTO (PC) - Une jeune mère d'origine roumaine poursuit le couple de Canadiens aisés qui l'a adoptée à l'âge de neuf ans, pour la renvoyer, cinq mois plus tard, à une vie de misère en Roumanie, deux jours après avoir adopté un autre bébé.
La poursuite a été déposée en Cour supérieure de l'Ontario, mardi, par Alexandra Austin, aujourd'hui âgée de 22 ans. Elle identifie son père adoptif comme étant l'éminent chirurgien-cardiologue Joseph Austin, aujourd'hui chef du service de chirurgie cardiothoracique de l'hôpital Overlake à Bellevue, dans l'Etat de Washington.
"Ils ont volé mon enfance, ils ont volé ma vie", a déclaré la jeune femme, en pleurant.
Elle réclame au moins 7 millions $ pour, entre autres choses, négligence et rupture de contrat. La poursuite vise également l'ex-épouse du médecin, Silvana Di Giacomo, les gouvernements Canadien et ontarien, et les lignes aériennes Swiss International.
Le couple, qui vivait alors à Ancaster, en Ontario, avait quatre enfants et voulait une fille. En 1991, M. et Mme Austin ont persuadé la mère peu fortunée d'Alexandra de leur laisser emmener sa fille au Canada, même si l'enfant n'avait pas été proposée à l'adoption. Quand ils l'ont renvoyée chez elle sans cérémonie, quelques mois plus tard, à la surprise de sa mère biologique, l'enfant s'est retrouvée dans les limbes juridiques, et apatride.
Les Austin n'avaient pas annulé l'adoption, et les papiers de l'enfant avaient été modifiés, comme cela se fait habituellement dans ces cas, pour identifier son lieu de naissance comme étant le Canada. Résultat: les autorités roumaines ont refusé de la reconnaître. Elle s'est donc vue privée d'accès à l'école et aux services de santé.
"Je n'ai pas perdu un an ou deux, j'ai perdu 14 ans", dit-elle.
Elle-même aujourd'hui mère d'une fillette de quatre ans, Alexandra vit dans un logement d'une pièce à Bucarest, et a du mal à arriver avec sa troisième année primaire, dans un pays où on exige une septième année juste pour balayer les rues.
Des questions persistent au sujet de son identité et de celle de son enfant. Parce qu'elle n'est pas citoyenne Canadienne, les autorités consulaires Canadiennes ont refusé de s'impliquer - jusqu'à ce que, il y a peu de temps, les médias commencent à poser des questions, mais elles n'ont rien fait pour l'aider, dit-elle.
"C'est comme si elle était passée entre les mailles du filet", commente Mary Anne Alton, qui a attiré l'attention sur le sort de la jeune femme dans son documentaire "Return to Sender" (Retour à l'expéditeur).
Une secrétaire au bureau du Dr Austin a indiqué que celui-ci "n'était pas intéressé à faire de commentaire". Quant à Mme Di Giacomo, qui vit à Rome, il n'a pas été possible de la retracer.
La ministre des Services à l'enfance de l'Ontario, Marie Bountrogianni, a refusé de commenter ce dossier. Elle a mentionné que la province est à renforcer ses règles et procédures en matière d'adoption.
Ann McElhinney, une journaliste irlandaise qui a contribué au documentaire, qualifie cette affaire d'"énorme tragédie" mettant en lumière les dangers des adoptions internationales. Selon elle, les autorités Canadiennes savaient que l'enfant était entre bonnes mains à l'époque, et n'auraient jamais dû autoriser l'adoption. Elle et Alexandra Austin réclament la fin de telles adoptions.
Le documentaire est diffusé mercredi à l'émission "Passionate Eye", sur les ondes du réseau anglais de la télévision de Radio-Canada.
Mer 16 Fév 2005 - 23:26
rom t'as que des sujets tres gais , ça nous remonte le moral! 
))))